Epilogue
Il y a beau temps déjà que j’ai le sentiment de me traîner gauchement dans ces pages comme dans des vêtements trop étroits − passés de mode, au surplus. À l’origine, la chair & le caillou était une petite machine, un petit système à cinq catégories qui servait d’espace d’écriture annexe − d’échappatoire, peut-être − à l’époque bénie où je faisais profession d’étudier, et me perdais dans des pensées apparemment prévues à cet effet. Un espace d’écriture environ spéculatif, régi par une instance d’énonciation (je, dit janu) expérimentale, mi(/auto)-fictive, sous pseudonyme. Une voix contrefaite pour paraître majeure, une face de singe qui s’efforcerait de se composer le visage d’un homme. Qui jouerait les sérieux ? Je continue d’apprendre.
On ouvre un carnet comme un petit miroir de poche pour se
faire des mines, se regarder devenir un autre. Comme si l’autre manquait pour vous
passer au filtre. Ou qu’il vous faisait peur − on est mieux en costume.
On croit faire l’Expérience du Langage − l’Autre (on croit
en quelque leurre).
Mais donc, il y a un moment déjà que c’est une autre époque.
Comme il est bon d’avoir un endroit où mettre les choses un
peu à distance, devant soi ; où noter tout ce qui pourrait accréditer la
thèse que l’affaire à laquelle on est mêlé, comme dirait l’autre, a raison
d’être, et justifie pleinement qu’on y adhère, où le chercher ; où serrer
ce que d’autres ont su heureusement formuler, et dont on veut garder
mémoire ; pour se soutenir, s’entraîner ; comme c’est une chance de
pouvoir en plus y donner des nouvelles, tenir sa correspondance, et bénéficier
en même temps du regard d’autrui − je me suis refait une machine, plus simple,
qui ait la forme des jours, de maintenant.
Donc, si on me cherche, je suis par là.
Salut.