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la chair & le caillou

la chair & le caillou
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la chair & le caillou
Derniers commentaires
7 novembre 2007

Epilogue

 

Il y a beau temps déjà que j’ai le sentiment de me traîner gauchement dans ces pages comme dans des vêtements trop étroits − passés de mode, au surplus. À l’origine, la chair & le caillou était une petite machine, un petit système à cinq catégories qui servait d’espace d’écriture annexe − d’échappatoire, peut-être − à l’époque bénie où je faisais profession d’étudier, et me perdais dans des pensées apparemment prévues à cet effet. Un espace d’écriture environ spéculatif, régi par une instance d’énonciation (je, dit janu) expérimentale, mi(/auto)-fictive, sous pseudonyme. Une voix contrefaite pour paraître majeure, une face de singe qui s’efforcerait de se composer le visage d’un homme. Qui jouerait les sérieux ? Je continue d’apprendre.


On ouvre un carnet comme un petit miroir de poche pour se faire des mines, se regarder devenir un autre. Comme si l’autre manquait pour vous passer au filtre. Ou qu’il vous faisait peur − on est mieux en costume.


On croit faire l’Expérience du Langage − l’Autre (on croit en quelque leurre).


Mais donc, il y a un moment déjà que c’est une autre époque.


Comme il est bon d’avoir un endroit où mettre les choses un peu à distance, devant soi ; où noter tout ce qui pourrait accréditer la thèse que l’affaire à laquelle on est mêlé, comme dirait l’autre, a raison d’être, et justifie pleinement qu’on y adhère, où le chercher ; où serrer ce que d’autres ont su heureusement formuler, et dont on veut garder mémoire ; pour se soutenir, s’entraîner ; comme c’est une chance de pouvoir en plus y donner des nouvelles, tenir sa correspondance, et bénéficier en même temps du regard d’autrui − je me suis refait une machine, plus simple, qui ait la forme des jours, de maintenant.


Donc, si on me cherche, je suis par là.

Salut.

 

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31 octobre 2007

November

(en attendant que l'automne peut-être fasse tomber ces pages-ci comme feuilles, jusqu'au retour des sèves ?...)




No shadow
No stars
No moon
No cars
November
It only believes
In a pile of dead leaves
And a moon
That's the color of bone


No prayers for November
To linger longer
Stick your spoon in the wall
We'll slaughter them all


November has tied me
To an old dead tree
Get word to April
To rescue me
November's cold chain


Made of wet boots and rain
And shiny black ravens
On chimney smoke lanes
November seems odd
You're my firing squad
November


With my hair slicked back
With carrion shellac
With the blood from a pheasant
And the bone from a hare


Tied to the branches
Of a roebuck stag
Left to wave in the timber
Like a buck shot flag


Go away you rainsnout
Go away, blow your brains out
November


TOM WAITS

 

4 septembre 2007

irrévolu - maintenant

 
« Or, une chose diffère d’elle-même selon qu’elle agit dans l’ombre, sur le cours de nos pensées, la direction de nos actes, la couleur de nos humeurs, ou que l’atteint cette clarté qui n’est que de nous, la conscience. Dans le premier cas, on restera l’otage de jadis, dominé par des faits anciens mais irrévolus, dépossédé de soi-même, du seul temps réel, qui est le présent, parce qu’il ouvre sur le futur. Dans le deuxième, on pourra s’efforcer de mettre à distance ce qui fut avant, prendre congé des morts, tenter d’être soi, maintenant. »

Pierre Bergounioux, « Ac cadaver » in Olivier Roller, Face[s]  (Argol, 2007, pp. 41-42)


………………………………………………………………………..

formule d’un  pourquoi écrire fondamental, par exemple en blog, qui pourrait servir d’exergue à plus d’un, par exemple à ces Petits cailloux et ricochets dont les auteurs disent par moments quel défi c’est, jouer de la loi de pesanteur du temps.
 

23 août 2007

Autodafé

 

Ca existe encore, en France. Lignes de fuite en informe ceux qui, comme moi, ne l'auraient pas lu ni vu dans les journaux (et pour cause...).

+ on peut voir aussi ce qu'en dit Le bloc-notes du désordre


.....................................................................................

23.08.07 -  "Que s'est-il passé à Lagrasse ?" : compte-rendu détaillé sur le site des Editions Verdier.

 

12 août 2007

Les grands esprits se rencontrent - document

 

                                      ...................................................vu d'un autre bout de la lorgnette...

                                                    

« On va lui donner un hamburger ou un hot dog, comme il voudra », a déclaré M. Bush en attendant l’arrivée de M. Sarkozy.

[…]

M. Bush a continué à détailler le menu, à l’occasion interrompu par sa femme : « Il a des haricots au lard, a précisé M. Bush, s’il aime ça les haricots au lard il peut en avoir aussi. (Du maïs du Maine, a lancé Mme Bush). Il y a des épis de maïs grillés, bien frais à cette période de l’année, a-t-il poursuivi. (Salade, tomates fraîches, a ajouté la première dame). Si ça lui dit, il peut se prendre une part de tarte à la myrtille, des myrtilles fraîches d’ici, du Maine. »

« Pensez-vous qu’il apporte du fromage ? » a-t-on demandé à M. Bush.

«  Je pense qu’il apporte de la bonne volonté », a répondu le président.

[…]

Le déjeuner, auquel assistait des membres de la famille Bush, notamment les filles du président, Jenna et Barbara, son frère Jeb et sa sœur Doro, relevait bien plus des relations mondaines que des relations internationales.

« C’était plus important socialement et psychologiquement que stratégiquement », analyse Ivo Daalder, expert des relations franco-américaines à la Brookings Insitution [un groupe de réflexion politique non partisan, N.d.T.].

[…]

M. Bush a bien précisé que ses vacances commenceraient véritablement lundi dans son ranch de Crawford, Texas. « Je suis texan, j'aime chez moi là-bas », a-t-il déclaré, ajoutant cependant après réflexion qu'il serait heureux d'aller retrouver M. Sarkozy en France, « surtout s'il me trouve un endroit où je peux me servir de mon V.T.T.».

Sur le plan intérieur, l’amitié Bush-Sarkozy ne devrait servir aucun des deux hommes. M. Sarkozy s’est vu reproché chez lui d’être trop pro-américain, et cela ne fait pas si longtemps que les députés républicains ont rayé le French des fries pour le remplacer par freedom.

D’après M. Daalder, les Américains ne se soucient guère de savoir si leur président fait la cour aux Français. « Le problème n’est pas de savoir si les Américains le souhaitent. Le problème, c’est que Bush ne peut pas s’offrir le luxe de choisir ses amis. Ces derniers temps, ils se font rares. »

M. Bush a quant à lui pris soin de ne pas paraître trop francophile.

« Non, je ne peux pas », a-t-il répondu à un journaliste qui lui demandait s’il pouvait dire quelque chose en français. « Déjà que je parle à peine anglais ».

 

Sheryl Gay Stolberg, New York Times, 12.08.2007

(traduction maison de chez nous, à Paris )

   

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1 août 2007

Bon sens – PageRank – éducation - oeuvre

   

« Le seuil d’incompétence du quidam est évidemment atteint, c’est d’ailleurs pourquoi la société est en demande de bon sens. » (p. 19)


« Sans doute, l’un des enjeux pour tout enseignement et toute pédagogie aujourd’hui est d’apprendre à se servir du Net, d’apprendre à « critiquer », à problématiser et à construire au moins autant qu’à chercher, trouver et couper-coller. » (pp. 30-31)


« C’est l’importance dans l’opinion qui mesure l’importance dans l’opinion. Pour le dire en grec, on élève la doxa au carré, et, pour le dire en marxiste, on ne prête qu’aux riches (le capital crée le capital). L’originalité, l’atypie, le génie, le caractère singulier et intempestif de la vérité n’entrent pas dans le système tant qu’ils ne sont pas banalisés : il n’y a pas d’autre de la doxa. C’est l’ « opinion » qui sert de point de départ et de point d’arrivée, d’unité de mesure et de critère. Elle définit le statut ontologique des objets qui sont sur la toile et du classement qu’en fait Google.    
   La charge est philosophiquement lourde. On est avec PageRank dans le domaine de la rhétorique, des lieux communs (les uncontroversial topics de Wikipédia), pour le meilleur et pour le pire. Pour le meilleur : les idées admises, par le plus grand nombre et par les plus renommés constituent notre monde commun − on trouve la même pondération de la démocratie par l’aristocratie chez Aristote et dans PageRank. Pour le pire : quand le monde commun ne produit plus que des « clichés » et qu’on est insensiblement englués dans ce que Hannah Arendt nomme « la banalité du mal » − non pas tant que le mal soit banal, mais parce qu’il devient impossible de dire et de vivre autre chose que des banalités. » (pp. 104-105)


« je soutiendrais volontiers que le marché, comme la foi, est l’exact contraire de l’éducation. » (pp. 106-107)


« On peut soutenir que le modèle de l’œuvre et de l’auteur se trouve remis en chantier avec la cyberculture et qu’il est une fois pour toutes désuet, comme en art. Même si je ne partage pas cette opinion − croyant à l’intempestif plutôt qu’au caduc −, il est manifeste que, pour que « cyberculture » ait un sens, il ne suffit pas de penser autrement l’auteur, comme « collectif » ou comme anonyme, ni le spectateur comme participant interactif et quasi-auteur ; il faut aussi, et par là même, penser autrement l’œuvre. Or je ne vois pas que la penser comme information suffise : il faut bien plutôt la penser comme performance. Energeia plutôt que ergon, mise en œuvre plutôt qu’œuvre achevée, on retrouve ainsi (et c’est une preuve contre la caducité) ce que Humboldt dit de cette œuvre collective par excellence qu’est une langue. » (p. 122)


Barbara Cassin, Google-moi. La deuxième mission de l’Amérique (Albin Michel, 2007).

 
1 août 2007

Délicatesse

 

"La littérature française s’est construite sur la délicatesse : délicatesse des sentiments, des relations, délicatesse des situations et délicatesse des délicatesses de la langue. Qui oserait défendre la délicatesse aujourd’hui passerait pour le premier des réactionnaires ou le dernier des ringards. Et pourtant : dans le tissu des relations comme dans le tissu de la langue, qui pourrait nier son importance ? Demandons-nous plutôt ce que la société du spectacle aura saccagé."

Martin Rueff, Comme si quelque (Chambéry, Comp'Act, 2006)


vieux brouillon ressorti, un doute, je ne sais plus où j'ai copié ça cet hiver, puisque je n'ai pas lu le livre...

 

26 juillet 2007

Merci Ariane

16 juillet 2007

Confidence sociolinguistique


Ce qui me marque en particulier après lecture de « (Dis)continuités d’un lieu d’écriture virtuelle » (pdf), réflexion en langue de science de Patrick Rebollar dit Berlol, c’est une émotion qu’elle me laisse. Parce que se prenant lui-même pour objet c’est une fort humaine science (et comment mieux qu’au je faire toucher au lectorat habituel ( ?) de la revue de sociolinguistique justement de quoi il retourne essentielle participation).


Ce qu’il y a d’émouvant à voir s’avouer un dispositif − d’aller vers d’autres (une science profondément sociale…), en plus du bénéfice d’une conscience élargie de nos énonciations. Subtil mélange des "genres" − texte (de littérature scientifique).

Oyez oyez.
 

4 juillet 2007

Course Préliminaire d'Orientation Générale

 
quand à la fin bloguer vaut invitation au voyage ; Toulouse, "Première Journée"

(un usage du mot
"encombrement")

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" Recommandation. -- Dans cette première promenade, il serait oiseux de vous attarder aux détails ; vous n'aboutiriez qu'à un encombrement cérébral. Contentez-vous de saisir les grandes lignes, d'acquérir une nette impression d'ensemble. Des visites spéciales dans plusieurs des quartiers que vous allez parcourir sont prévues pour les jours suivants.


   Vous pourrez parfois adresser à votre cocher quelques questions de dénomination, -- sans plus. A Toulouse, les cochers, en bons méridionaux, sont volontiers causeurs, mais peut-être manquent-ils de notions très exactes d'histoire et d'archéologie locales."

 

3 jours à Toulouse, "la Ville Rose" -- Petit Guide Pratique Illustré

Labouche frères éditeurs (début 20e ?...)


Par chance, ce n'est pas le cas de ma cyber, qui sait l'art de transmettre ; nous ne suivîmes donc pas du petit guide à elle par quelque autre blogueur offert la recommandation.

Grande ligne : Toulouse c'est beau, on est bien.

 

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