Le droit et vous...

La loi : un de ces langages en grande partie inconnus de moi (qui ne suis pas censé l’ignorer – et ces quelques mots, déjà…), source supposément inépuisable d’étonnement − joie des esprits espiègles, comme à la lecture de cette phrase, par exemple, extraite de mon nouveau bail de location :

« …les charges, clauses, et conditions suivantes, que le preneur s’oblige à exécuter et accomplir… :

…

ix De faire ramoner les cheminées, conduits de fumée et d’aération, à ses frais, par un fumiste qualifié, aussi souvent qu’il sera nécessaire ou prescrit par les règlements administratifs et également en fin de jouissance, même s’ils n’ont pas été utilisés. »

C’est moi qui souligne. Accessoirement, précisons que notre appartement ne comporte nulle telle cheminée ou conduit.

 La formule m’ensoleille l’esprit aussi bien, en somme, que le portrait qu’en quelques coups de plume Chateaubriand brosse de son ancêtre Alexis de la Guérande, « veuf, ivrogne décidé, [qui] passait ses jours à boire, vivant dans le désordre avec ses servantes, et mettait les plus beaux titres de sa maison à couvrir des pots de beurre » (au début des Mémoires d’outre-tombe).

     Malheureusement, il faut bien vite se rappeler que la loi n’est pas énoncée pour qu’on se réjouisse. Au contraire, sa froide voire inhumaine indifférence vous plonge souvent dans la mélancolie ; jugez plutôt :

« EQUIPEMENTS ET ACCESSOIRES D’USAGE COMMUN

 - Digicode
- Gardienne d’immeuble,
- Eau froide. »

 
Cherchez l’erreur…

Comments

[chondre]

Le digicode?

[janu]

D'accord, on verra en fin de jouissance, puisqu'ils n'auront pas été utilisés.
Warf warf warf!

[LaVitaNuda]

Ca ne serait pas la première fois qu'on me traite de "fumiste qualifié", je me tiens donc à ton service puisque tu n'as ni cheminée ni conduit !
Uh uh !