Je me souviens
Je me souviens : du salon de thé italien de la Schillerstrasse – Richtung U-Bahn Deutsche Oper, passée la Wilmersdorferstr. – , et de tout cet espace de petits pavés (« têtes de chat », comme les nomment les Tchèques) qu’il y a au coin de deux trottoirs berlinois. Nous avions eu le temps d’y prendre des habitudes : chaque fois qu’il n’y avait rien de digne à la maison, à l’heure glorieuse comme l’aube du petit-déjeuner. Un endroit toujours peu fréquenté, clair, propre et discret dans sa mise, le seul à proximité où trouver des pâtisseries souriant à notre goût français (deux fois meilleures d’être moins chères d’un tiers, qu’à Paris). Et de cet air las, de bonheur empêché qu’avait la dame qui le tenait avec son mari, comme quelqu’un qui a mal au dos (une mère...).
De ça je me souviens avec le sentiment qu’il arrive que l’habitude ne soit nullement la mort qu’il arrive qu’on dise. Quand, simplement, l’habitude c’est d’habiter. Bien dans sa cité.